Et une jolie nouveauté "By Anouk" ! Merci ma jolie !

 

 

 

Le rocher de Gibraltar, territoire britannique en Espagne, a en effet un nom … arabe ! 

« Gibraltar » vient de « jbel tariq », littéralement la montagne de Tarik, en allusion à Tariq Ibn Ziad, guerrier berbère qui mena ses troupes à la conquête de l’Espagne dans le cadre de la conquête musulmane de la péninsule ibérique, au début du VIIIème siècle. 
Depuis cette victoire, le détroit de Gibraltar a toujours porté son nom.

Le site restera longtemps aux mains des musulmans jusqu’en 1300 environ, le temps que cette grande civilisation influence l’Espagne pendant plusieurs siècle. Ensuite, 
 l’Espagne le reprendra et enfin les troupes du Royaume Uni, qui le possède dorénavant et ce depuis 1700, bien que l’Espagne le revendique toujours : elle exige en effet le départ des Britanniques, et que le territoire lui soit rendu. Elle en reconnait la propriété, mais pas la souveraineté (et je n’ai pas connaissance de la subtilité…).

Le rocher de Gibraltar (« Calpe » dans la mythologie grecque), représente dans l’Antiquité l’une des deux colonnes d’Hercule. Hercule, dont le mythe raconte que lors de ses 12 travaux, il écarta les puissants reliefs du détroit séparant l’Afrique de l’Europe (costaud le gars !). La seconde colonne connue comme étant « Jbel Mussa », située au Maroc, près de Ceuta). 
Ça, c’est pour le mythe, qui était probablement là pour combler le vide de la science à l’époque.
Plus précisément, d’un point de vue géologique en tout cas, il semble bien que le Rif et la chaine Bétique soient structurellement cohérents, la mer Méditerranée (Téthys à l’époque) qui s’était refermée progressivement avec le rapprochement des continents et était alors un grand lac salé, a vu sa digue naturelle qui séparait la mer de l’océan se rompre à la faveur de l’érosion et des mouvements tectoniques, séparant ainsi les deux continents.

C’est aussi entre ces deux colonnes que passe le "premier parallèle », celui qui permet de positionner tous les points de la terre et d’en construire les cartes. A la sortie du détroit également, se trouvent Cadix (en Espagne) et Lixus (au Maroc), ces deux villes déterminant une ligne Nord/Sud à partir de laquelle toutes les longitudes allaient être données. Cette ligne arbitraire était en quelque sorte un méridien d’origine de l’antiquité. Et le croisement de ce premier parallèle ainsi que du méridien d’origine se situe à Tanger, au Maroc.

Voilà pour l’historique.


Ce qui nous a fait plaisir en arrivant à Gibraltar, c’est d’y revoir des bateaux de voyage, des vrais ! Avec des p’tites choses bruyantes et gesticulantes à bord. Si si, des enfants, enfin !

On commence à sentir que ces bateaux suivent tous plus ou moins la même route, qu’on sera amenés à les recroiser, bref on retrouve notre ambiance « atlantique » de l’époque de Bajada ! Chouette …

Le mouillage où nous nous trouvons est celui de « La Linéa de la Concepción », en Espagne, jouxtant Gibraltar. Super protégé, c’est une grande baie tranquille. 
Nous avons ressorti les trottinettes, et c’est sur une grande piste cyclable qui nous mène directement au rocher que Lucille turbine pleines balles sur celle qu’elle a rebaptisé Myrtille (je crois qu’elle a passé trop de temps en France à monter Myrtille, la jument de Lily), on peut ainsi  voir des visages étonnés se retourner en entendant « ya, y’a ! » ou « allez ma belle » … Ce n’est rien, juste Lucille qui parle à sa trottinette ! …

Ce qui est rigolo là bas, c’est que l’on est amenés à franchir la grande piste de l’aéroport, avant d’arriver en ville. Et que forcément, ladite piste se retrouve souvent fermée, le temps d’un décollage ou d’un atterrissage, laissant ensuite un flux ininterrompu de voitures et piétons la parcourir, c’était pour notre part la première fois que nous traversions à pied ce type de « route"  dont l’usage est quand même habituellement strictement règlementé ! 

Pour ce qui est des achats, Gibraltar est quand même super cher. Ca a beau être du « détax’ », les prix pratiqués sont prohibitifs, d’autant plus qu’ils sont en livre, donc la bascule en euros est plus élevée et la surprise désagréable.
Le seul avantage en revanche, c’est le prix de l’essence ! Nous le savions, et avions donc attendu d’y être pour faire le plein des réservoirs. Car en effet, pour remplir nos 600 litres, quand le coût de l’essence est à 0.50 euros, c’est merci qui ? Merci le Brexit ! …

Sinon, la ville est très mignonne, les rues piétonnes ont une architecture sympa. Nous nous sommes rendus tout en haut du rocher (après l’arnaque des prix du téléphérique, on se refera l’ascension à pied cette fois, et c’est plus sympa !).

Là haut, l’attraction c’est surtout les singes. Heureusement qu’on en avait plus que profité à Gourougou au Maroc, car ces macaques là n’ont rien, mais alors vraiment rien à leur envier … Les singes de Gourougou sont tous mignons, un peu craintifs mais juste ce qu’il faut. Ils viennent gentiment prendre dans notre main la nourriture qu’on leur tend, se tiennent à une distance raisonnable, il n’y a aucune agressivité chez eux. 
Tandis qu’en haut du rocher, bonjour la mafia qui y sévit ! Nous savions qu’ils étaient super mal élevés, et que si quelque chose leur plaisait, ils repartaient avec une casquette ou une belle paire de lunettes de soleil. Il est bien précisé là haut qu’il est interdit de les nourrir, et qu’il ne faut pas laisser un sac ouvert, car ils peuvent le voler … Et bien cela n’a pas trainé ! 
En effet, j’ai eu le malheur d’ouvrir la fermeture éclair de mon sac à dos, afin d’y attraper les Miel Pop’s de Lucille. Mal m’en a pris ! D’un coup dans mon dos j’ai senti un truc lourd genre sanglier qui me chargeait, j’étais accroupie je me suis retrouvée par terre ! Et dans le même temps - c’est à dire tout ça en moins d’une seconde - il a réussi la prouesse de : 
me bousculer sur le coté pour arracher mon sac
l’ouvrir en grand et y fourrer sa main
en arracher le contenu qui l’intéressait (il a le tri sélectif rapide)
et se crapahuter en courant !!

Le salopard !! Un gros plein de soupe, chef du clan apparemment. Il s’est ensuite planqué dans un coin avec son paquet pour boulotter les céréales et s’en mettre plein la ganache, en solo en plus, pas partageur  pour trois sous le garçon ! 
Car ce n’étaient pas les petits bébés et les femelles autour qui manquaient en attendant avidement leur part. Ils pouvaient toujours attendre, le gros lardon n’était pas décidé à leur octroyer une misérable boulette, grognant comme un petit porcinet sur quiconque essayait d’approcher sa menotte … 
Autant dire que ça nous a refroidi, et qu’on ne les regardait plus du tout du même oeil ces singes…
Car la suite a été du même acabit : ce sont de sacrés voleurs, mais plutôt style vole à la tire car ils ne font pas dans la fine délicatesse et arrachent littéralement des mains le quignon de pain dur qui traine, quand ce n’est pas le pain/beurre d’un petit enfant … Ils passent leur temps à se bastonner et franchement je ne lis pas dans leurs yeux une grande bienveillance quand leur regard se pose sur nous. 
Le selfie avec le macaque, on l’a donc vite oublié ! C’était l’état d’urgence là haut !! Nos petits singes de Gourougou nous ont alors cruellement manqué !!
Pour l’anecdote, les gens étaient tellement sous tension qu’à deux reprises, des jeunes femmes ont hurlé lorsque Lucille est arrivée un peu vite dans leur dos ! Et oui, nous aussi on a notre petit macaque à nous, il faut croire qu’elle fait illusion !

Gibraltar, c’est aussi une plaque tournante de la drogue, on comprend mieux aussi les intérêts de chaque pays à conserver, pour l’un une enclave espagnole au Maroc, pur l’autre une enclave anglaise en Espagne … Lorsque l’on regarde la proximité géographique de l’un et de l’autre c’est aisément compréhensible…

On nous avait ainsi prévenu de ne pas mouiller trop près de la plage à la Linéa, à cause des fameux « Go Fast », et on n'avait pas plus que ça creusé le sujet.
Le premier soir, j’avais en effet un peu stressé en entendant en plein milieu de la nuit un moteur qui tournait au ralenti autour du bateau. Après (courageuse …) avoir réveillé Will, le temps qu’il se rende dans le carré, j’entends le dit moteur s’éloigner. Mais curieusement, Will m’annonce qu’il n’y avait aucun bateau et que j’avais rêvé. Furax, je savais bien ce que j’avais entendu, mais aprè tout je n’avais qu’à me lever moi-même. Les GoFast, je les ai ensuite oubliés … jusqu’à hier soir !Autour de 4 heures du mat’, je me réveille brusquement en entendant à nouveau la promiscuité d’un moteur, beaucoup plus bruyant cette fois. William était déjà en haut, en train d’observer dans le noir. Le bateau faisait des allers-retours, semblait collé à la coque, et on les entendait nettement parler en espagnol à la VHF. Puis d’un coup, il faisait vrombir ses moteurs et traçait sur la plage, pour revenir se coller autour du bateau, parfois partir plus longtemps, mais toujours revenir près de nous.
Quand William est revenu me faire son compte-rendu, il s’est avéré qu’il s’agissait bien d’un bateau GoFast, et la façon dont ils étaient organisés étaient impressionnante !
Ils étaient deux types, à bord d’une annexe comme la notre, avec de puissants moteurs. Cagoulés, ils se planquaient en effet derrière nous, et communiquaient via la VHF avec toute une bande organisée à terre. A leur signal, l’annexe bombait vers la plage, où attendait tout un réseau de gamins qui ramassaient les paquets, et les redistribuaient tout aussi vite à d’autres, qui repartaient en scooter cette fois … Le plus ahurissant dans la scène (quoique, on avait été prévenus aussi, donc c’était sans réelle surprise) c’était la voiture de la Guardia Civil qui les couvrait observait très nettement, et tournait régulièrement devant le spectacle nocturne de la plage.
Et c’est vrai que les gars à bord du dinguy ne semblaient pas soucieux outre mesure d’être discrets vis-à-vis de nous, au regard de leur promiscuité d’une part, tout autant que de leurs bruyante communication à la radio (en bons espagnols qui se respectent, ils ne chuchotaient pas vraiment…).
De mon côté, j’ai passé une nuit d’enfer, prostrée au fond de ma cabine, avec le stressomètre qui pulvérisait des records de pression ! Surtout quand William-Envoyé-Spécial t’annonce : « dommage que je ne parle pas espagnol, je leur aurait demandé pourquoi tout ce barouf … Bah oui quoi, il vaut mieux leur parler plutôt que de leur laisser croire qu’on flippe et qu’on se terre au fond du bateau» … Mais bien sûr ! 
Voilà pour l’anecdote ! Evidemment, on n’a pas filmé quoique ce soit, ceci dit on aurait tout à fait pû équiper Amilou d’un collier connecté, cette dernière s’éclatait en effet à faire sa commère avec eux, les observait très attentivement (chouette, de l’animation en pleine nuit !), les félicitait d’un « Miaou » victorieux lorsque le bateau revenait, et quand leur attention n’était pas suffisamment captée, elle effectuait ses petites cascades habituelles afin d’attirer leur attention (« eh, toi le cagoulé, t’as vu comment je monte haut avec mes griffes !!) ... 

 

Et c'est reparti !

Amilou tient ses quarts journaliers ...

 

... aux côtés de sa fidèle maitresse non moins sérieuse en terme de surveillance !

 

Le fameux rocher est en vue

 

 

 

La plage des GoFast à la Linéa

 

Le mouillage

 

Du côté des anglais

 

 

Comme me l'a fait subtilement fait remarquer Vanou, c'est vrai qu'on est pas mal là, tous les trois !

 

Le barbeur de Miel Pop's !

 

P'tite vue sympathique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"LA" piste de skate, THE SPOT !

 

 

Lucille et Ilony

 

 

On est super contents de l'apprendre ! ...

2 mignons petits singes (lesquels !?)

 

 

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