LES DEUX EXTREMES DU CAP FINSTERRE  ! ...

 

Moi qui ne savait pas trop à quoi m'attendre, j'ai vite été rassurée de cette traversée toute cool, au portant, 5/6 noeuds, très belle mer, limite pétole à la hauteur de ce joli cap !

La pointe était toute noircie, on a compris plus tard pourquoi...

Dans le port, plein de corps morts à disposition, super.

On s'est trouvé une petite plage sympa, pas protégée : le paradis des surfeurs (désolée Thierry !! J'ai pas pû m'empêcher ...). On a mangé notre petit PULPO le soir, trop de la balle !! Par contre, night-fever toute la nuit ... l'horreur. Comme dit William : il faudrait se méfier des villages où il y a une fête foraine, et ça n'a pas loupé ! C'était comme à Luarca (mauvais signe ou drôle de coincidence ?). 

Le lendemain on a décidé de marcher jusqu'au phare, mais mal nous en a pris de rester ici cette journée là. 

Malheureusement pas de sentier côtier mais la route... Ici, c'est la fin du voyage pour certains pèlerins de St Jacques qui poussent jusqu'ici pour y brûler le reste de leurs vêtements usés par cette longue route, d'où l'explication du bout du cap littéralement crâmé... Du coup maintenant, les vêtements sont accrochés et volent au vent sur une sorte de pylone, d'autres laissent leur paire de chaussure un plus loin sur les rochers. 

Comme il faisait vraiment beau et que la mer était calme, William n'a pas pû s'empêcher de descendre tout en bas, superbe vue mais remontée difficile, surtout quand on a le vertige !

Puis, c'est là où les choses se sont compliquées, d'ailleurs cet article aurait tout aussi bien pû s'intituler "plan de merde n° ..." (d'ailleurs on en est auquel ?!).

 Mais pour le coup c'était de notre faute à tous les deux, car si l'on s'était montrés plus attentifs envers la météo des jours à venir, on ne serait pas restés dans ce port réputé "intenable par vents de N/NE" (...) et l'on aurait anticipé en faisant la balade du phare la veille, et en se cachant à MUROS le lendemain.

 Déjà c'était le cirque en remontant dans l'annexe : on s'est pris des paquets de vague monumentaux pour regagner notre bateau, les petits bateaux de pêche étaient tout secoués, les lorientais que l'on a croisé sont même partis mouiller plus loin sur une plage (mieux abritée ? pas sûr mais j'aurais bien aimé savoir). Pour cuisiner c'était Olé - Olé, plus de bleus qu'autre chose, et puis la nuit ... Jamais vu ça ... Secoués tout  du long, on n'a pas fermé l'oeil... Le pire c'est qu'il fallait pourtant partir le lendemain, car le temps était le même en pire, et puis pétole prévue les jours suivants ce qui nous coinçait là. 

 

Le scénario, c'était :

- "T'es sûr que ça va le faire, perso je ne la sens pas trop cette météo (35 nds annoncés c'est à dire force 8 si je ne m'abuse)"

- "Mais oui, on aura les vents de derrière, au portant tu ne les sentira même pas, avec un p'tit bout de torchon devant, tu vas voir comme on va avancer ! "

- "T'es sûr, j'aime pas trop ça quand même 35 noeuds c'est beaucoup non ?"

- "Mais non  !!!  Et puis arrête de stresser c'est bon, j'ai l'impression d'avoir embarqué ta mère"

- " ... "

 

Ce qui s'est passé ensuite, c'est, j'en suis sûre, encore un plan à mettre sur le dos de ce que j'appelle la chance du débutant, car l'une des deux amarres du corps mort auquel on était attachés a lâché pendant la nuit, ou bien au petit matin en fait on n'en sait trop rien. Bajada n'était plus retenu qu'à une seule amarre ("t'inquiète pas ici les amarres sont sacrément costauds et prévues pour, vu comment ça gite ici par mauvais temps" me disait mon petit chéri avant la nuit (...). 

OK OK OK c'est quoi le plan B ? On n'avait plus le choix de se payer le luxe d'attendre un peu, la deuxième n'allait sûrement pas tarder à lâcher. OK génial. On fait quoi ? 

- "Ben tu vas aller à l'avant détacher l'amarre et on file, mais c'est moi qui tiens la barre, car toi tu risques de te faire emporter et si tu ne restes pas face au vent, on va droit dans les rochers derrière". Ah oui c'est vrai je suis une truffe y'a que toi qui peux y arriver, c'est bon j'y vais à l'avant.  (ah oui mince ils sont sacréments près les rochers quand même).

- (Après 3 ou 4 paquets de vagues) "M... j'y arrive pas laisse tomber c'est souqué de chez souqué"

- "Je mets la marche avant, ça détendra l'amarre et tu n'auras plus qu'à la détacher"

- (après marche avant) "C'est pareil, ça change rien ... y'a eu trop de tension dessus toute la nuit,  même Musclor avec de la bonne volonté n'y arriverait pas, c'est complètement bloqué"

- (fou furieux) "P... J'en étais sûr, je vais être obligé d'aller à l'avant" (traduction : tu n'arrives à rien tu es un gros boulet)

- (une fois à l'avant et après s'être rendu compte que même lui n'y arrivait pas et que la faute n'incombait pas au dit-boulet)   "EUH ... mince qu'est-ce qu'on fait, on ne va quand même pas la couper ?"

...

Puis "SCHLACK" (ça c'était le bruit de l'amarre qui lâchait), problème résolu.

- "Maaaaarche avant viiiiite" (tu parles c'était déjà fait !!! vu le bruit qui a secoué tout le bateau). 

 

Enfin bref, tout ça pour dire qu'après avoir sauté pleins gazs sur la marche avant, j'ai quand même par précaution rendu la barre après avoir bien pris soin de tenir le bateau face au vent, le temps que Will saute dans le cockpit. 

Après s'être rendus compte soulagés que Bajada y arrivait quand même, à remonter cette horrible houle qui nous poussait vers les rochers + ces rafales de vent monumentales, on a tant bien que mal quitté le port (mais ça a mis du temps).

- "Bon après quand on sera dans le cap, tu es sûr ça va aller ? " (question à trois francs qui sert à rien)

- "Mais oui on aura le vent dans le dos et la houle nous poussera"

(ON A EU LA HOULE DE TRAVERS ET LE VENT AUSSI)

J'étais accrochée au winch, livide (j'ai même pleuré ! ouh la loose) avec de sérieuses angoisses quant à la suite, mon expérience du gros temps étant limitée...

- "C'est dangereux là ?"   "Tu t'inquiètes là ? "    "Il est quand même vachement couché Baj' là non ?? "

Là pour le coup j'étais un bon boulet avec mes questions, mais j'avais quand même vachement peur. Mais pour ma défense quand même c'est vrai que la houle forcissait, qu'il y avait des déferlantes très rapprochées, et qu'on s'est mangé quantité de paquets de vagues. 

ALORS J'AI LE DROIT D'ANGOISSER COMME MA MERE SI JE VEUX !!!

On a été longtemps au moteur pour se sortir de là, puis on a eu un semblant d'accalmie et on a pu sortir un peu de génois. On a fait des bonnes pointes de 10 noeuds, mais la moyenne était de 7/8 noeuds. Et puis ensuite (enfin longtemps après quand même), ce temps qui nous étonne à chaque fois depuis que l'on longe la côte espagnole : une alternance de pétole (on a donc sorti plus de génois et la grande voile), puis à nouveau de fortes rafales (sympa  pour réduire ...). A un moment on avait pourtant pris 2 ris et on tenait vraiment difficilement le bateau... 

PETIT MESSAGE PERSO POUR STEPH : on te confirme que c'est vraiment un truc de malade de tenter d'enrouler le génois autrement que face au vent, et même face au vent par force 8 bonjour l'angoisse si tu n'anticipes pas avant !!

On a encore eu la chance, alors que la mer s'était un tant soi peu calmée, et avant l'arrivée sur SAN VINCENTE de tomber sur un banc de joyeux dauphins, qui nous ont accompagné pendant un bon quart d'heure, à jouer avec le bateau. Encore une nouvelle variété de dauphins ? Ceux-ci avaient un joli p'tit bidon tout blanc, super joueurs... Difficile de les prendre en photo, mais on a eu le bonheur d'assister à un somptueux ballet !

Puis, à nouveau le vent s'est remis à souffler, on est arrivés au petit largue, avec des pointes à 40 noeuds !!! Encore une série de paquets de vague (il faut croire qu'il restait encore quelques parcelles de vêtements secs à arroser) mais peu importe je m'en moquais car le port était proche... On avait beaucoup de mal à avancer au génois. 

On a fini par rentrer au port trempés et crevés de cette incessante alternance d'émotions fortes !!

 

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